La vision des vins de Bordeaux et du rôle de consultant par Antoine Médeville

“Il n’y a pas un goût de Bordeaux, mais des goûts de Bordeaux. La force de ce vignoble, c’est sa diversité.”

Informations tirées de l‘article publié page 28 dans le magazine Terre de vins n°97 Juin-Juillet 2024
Interview de notre Œnologue Consultant Antoine Médeville réalisée par les journalistes de Terre de vins :

Photo faite par Raphael Reynier (@onewineproduction)

Bordeaux est une région vaste, dotée de terroirs qui ont des identités très distinctes. Cette diversité fait qu’il n’y a pas un, mais des goûts du vin de Bordeaux. Et c’est cela qui rend notre métier passionnant.

Autrefois, les œnologues étaient considérés comme des médecins du vin, on était sollicité après les vendanges, on nous demandait de nous pencher sur les cuves pour sélectionner ce qui allait dans le grand vin, éventuellement corriger des défauts.

Aujourd’hui, nous sommes des compositeurs, nous travaillons en étroite collaboration avec les propriétés, dans les prises de décision, dans les choix stylistiques. On raisonne bien plus en amont, dès le début du cycle de la vigne, à la taille, aux vendanges en vert… On mène une réflexion d’ensemble pour faire des vins respectueux des terroirs et de l’identité des domaines.

S’il y a un caractère commun qui prévaut à Bordeaux, c’est celui de la fraîcheur, qui semble correspondre aux attentes des consommateurs d’aujourd’hui – d’ailleurs, en parlant de fraîcheur, il faut aussi s’autoriser à servir les vins rouges un peu frais, surtout l’été, pour accroître encore leur buvabilité. Notre rôle d’œnologue nous oblige à prendre des décisions mesurées qui vont dans le sens d’une adaptation au changement climatique pour conserver ce caractère digeste des vins de Bordeaux.

Il a pu y avoir des excès par le passé, mais il ne faut pas oublier que l’œnologie est une science récente : elle n’a réellement commencé à émerger que dans les années 1960 et on a encore beaucoup de choses à apprendre. C’est un métier qui va à l’encontre de la standardisation du goût, qui se donne les moyens de progresser, comme sans doute nulle part ailleurs dans le monde.

J’ajouterai pour finir que Bordeaux est la région qui possède certainement les meilleurs rapports qualité-prix.

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